Projet Hercule d'EDF : France urbaine elle aussi sous tension
Après la Fédération nationale des collectivités concédantes et des régies (FNCCR), qui avait annoncé le vote d'une motion le 21 janvier, c'est au tour de France urbaine d'exprimer ce 29 janvier "sa forte inquiétude" sur le projet Hercule d'EDF qui prévoit de scinder le groupe en trois entités distinctes : un EDF Bleu et un EDF Azur, 100% publics, pour le nucléaire et l’hydraulique, et un EDF Vert, qui regrouperait les activités de l’actuelle Enedis en matière de distribution d’électricité, ainsi que les énergies renouvelables, la commercialisation et les activités du groupe ouvertes à la concurrence comme Dalkia.
France urbaine exprime les mêmes craintes que la FNCCR tant sur le contenu du projet et les pistes envisagées pour les activités de distribution d’électricité que pour "l’absence totale de concertation avec les associations représentatives des autorités organisatrices de la distribution d’électricité qui sont pourtant propriétaires par la loi des réseaux". "Dans ce schéma, il est prévu une ouverture du capital de 'Vert' - d’environ 35% - qui interroge les territoires membres de France urbaine quant au maintien du niveau des investissements sur le réseau et sur la qualité de la desserte sur l’ensemble du territoire national, poursuit l'association dans un communiqué. De plus, cette ouverture à un actionnariat privé questionne la pérennité du modèle actuel basé sur le monopole exercé par Enedis et la place qui sera faite aux autorités locales qui exercent un contrôle indispensable sur l’activité de l’opérateur national. Elle fait craindre en outre que des logiques financières prennent le pas sur celle d’intérêt général qui doit présider à une activité aussi essentielle que l’alimentation en électricité de nos territoires dans un contexte où plus que jamais, s’affirme la nécessité d’une transition à la fois écologique et sociale."
France urbaine juge donc "essentiel" que les organisations représentatives des territoires "soient associées aux réflexions sur l’avenir de la gouvernance de la distribution publique de cette énergie fondamentale que représente l’électricité dans notre pays" et demande à être "instamment" associée aux discussions en cours sur l’avenir d’EDF.